Ils s'entendaient si bien, et voilà que le ministre de l'Intérieur et la garde des Sceaux se retrouvent à ferrailler par déclarations interposées. Samedi, Daniel Vaillant se déclare «révolté» par la mise en liberté en décembre 2000 de Jean-Claude Bonal, dit le Chinois : «Cet homme (...) aurait dû, compte tenu de son passé (...), être en prison.» A cette mise en cause implicite de la loi et des juges, la chancellerie a répondu dimanche. La libération du Chinois et son placement sous contrôle judiciaire ne sont ni une erreur de procédure ni une application de la loi sur la présomption d'innocence. En fait, le Chinois a bénéficié de la mise en liberté de B., son complice présumé dans le braquage du Printemps en novembre 1998. Voici comment : Me Marie-Alix Canu-Bernard, l'avocate de B., a été intriguée par le fait que les témoins n'ont pas vu de lunettes sur le nez des braqueurs, alors que son client n'y voit goutte. Elle demande une expertise ophtalmologique, ordonnée par le juge d'instruction le 8 octobre 1999. «L'expert a traîné puis a réclamé un second homme de l'art pour l'aider, raconte l'avocate. Le juge a motivé le maintien en détention de mon client par la nécessité d'avoir cette expertise.» Pourtant, le juge clôt son instruction sans l'attendre. «Parce que les laboratoires privés ont traîné», fait-on valoir du côté du juge. Ceci ajouté à la durée de la détention, B. en liberté sous réserve du paiement d'une caution de 80 000 F. Quinze jours plus tard, le Chinois demand
Un récidiviste libéré sous caution
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publié le 22 octobre 2001 à 1h20
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