Avis aux aficionados: l'affaire du Sentier est de retour. Hier, la 13e cham bre correctionnelle de Paris a décidé de rouvrir les débats et de s'accorder cinq audiences de rab' (entre le 25 octobre et le 9 novembre). Le tribunal avait pourtant longuement examiné les faits au printemps, au cours de deux mois d'audiences, et devait théoriquement rendre son jugement hier. Un gigantesque procès d'escroquerie en bande organisée où 124 prévenus, commerçants dans le textile pour la plupart, sont soupçonnés d'avoir mis en place un réseau de cavalerie comptable (fausses factures, fausses trai tes, faux escomptes...) et de carambouille (fausses marchandises) ayant généré une ardoise de 540 millions de francs (83,32 millions d'euros) au détriment de leurs banquiers et fournisseurs. Nom de code de l'opération: «planter les banques», en toute simplicité. Mais l'un des treize fuyards en Israël, Philippe Hattab, s'était rendu entre-temps et spontanément, semble-t-il aux autorités françaises peu après la clôture des débats, à l'issue desquels le procureur de la République avait requis par contumace sept ans de prison à son encontre. Dès lors, il a le droit d'être entendu par le tribunal pour assurer sa défense.
Planter les banques. Mieux, Philippe Hattab étant l'un des principaux lieutenants du présumé parrain du Sentier, Haïm Weizman (toujours en fuite), sa déposition est susceptible d'intéresser tous les autres prévenus, dans la mesure où ils auront l'occasion de se défausser sur lui, f