Cinq heures et demie du matin, quatre tracteurs. Hier, quarante éleveurs meusiens ont entrepris de bloquer les entrées et les sorties de l'abattoir de la société Socopa, de Verdun à Belleville (Meuse), pour protester contre la chute des cours de la viande bovine. Le mouvement a été organisé à l'appel de la FDSEA de la Meuse et des Jeunes Agriculteurs pour réclamer «une grille de prix minimum». Les éleveurs meusiens ont ainsi rejoint mardi leurs collègues de Metz, Sarreguemines, Sarrebourg (Moselle) et Mirecourt (Vosges), qui avaient, eux aussi, empêché l'accès des abattoirs lorrains dès la nuit de dimanche à lundi. Ces occupations pourraient se prolonger pendant plusieurs jours. La Fédération régionale des syndicats d'exploitants agricoles (FRSEA) notait dans un communiqué que «toutes les tentatives de négociation ont échoué le lundi 22 octobre à Metz», au cours d'une réunion interprofessionnelle de la filière (producteurs, abattoirs, distributeurs) pour tenter d'imposer aux abattoirs le respect de la grille.
Devant la préfecture de Bourges, hier tôt dans la matinée, plus d'une centaine d'éleveurs ont brûlé de la viande d'autres pays de l'UE qu'ils avaient retirée des rayons de plusieurs magasins de la ville. A l'appel de la FDSEA du Cher, ils ont pénétré dans les locaux de deux magasins de gros et saisi des morceaux provenant d'Irlande, d'Allemagne et des Pays-Bas. Selon les éleveurs, cette viande, achetée 3,05 euros le kilo (20 F), contre 5,34 euros (35 F) pour de la viande