La Haye-Fouassière
envoyé spécial
Nous sommes au coeur du vignoble nantais. Un bourg de 3 387 âmes, loin des citrouilles évidées d'Amérique, loin aussi des traditions celtiques de la vieille Irlande païenne. Ici, à La Haye-Fouassière, avec délice et pragmatisme, on sacrifie néanmoins aux épouvantes importées. Ecorchant le rituel, c'est samedi dernier, avec quatre jours d'avance et pour la troisième année, que la petite ville a fêté Halloween.
Tout l'après-midi, tradition respectée sinon parfaitement comprise, les gamins ont frappé et sonné aux portes, exigeant les bonbons du cérémonial. «En prévision, on a pris l'habitude de faire le plein», explique Michel Plassart, un photographe dont la maison et l'atelier sont près de l'église. En petits groupes, mâchurés de bouchons brûlés, déguisés de costumes bricolés par les mères, des enfants de 5 ou 6 ans ont ainsi écumé la petite ville.
Crèche profane. Comme le veut la coutume, il faut impérativement répondre par une sucrerie à l'enfant qui se présente. Pas de bonbons ? Un sort est jeté par le petit monstre. Mauvais, si possible. Une mère de famille gère l'affaire à la délicate. Samedi, les Gremlins ont sonné jusqu'à 22 heures, alors elle a acheté un paquet de deux kilos de sucrerie. Un kilo pour le tour de chauffe et un autre, tout prêt, pour cette nuit si les vampires reviennent.
Deux années de suite, le gros temps s'est joué des grimaçants. Pluie sur le défilé des enfants. Mais samedi, le mauvais temps s'est lassé, et une fois encor