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Libération

Le procès Bonnet entre Corse et continent

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Le dépaysement de l'affaire des paillotes a été requis.
publié le 1er novembre 2001 à 1h29

Jusqu'ici, et malgré l'énergie déployée par son avocat Me Philippe Gumery, les diverses démarches engagées par l'ex-préfet Bernard Bonnet pour que son procès dans l'affaire des paillotes n'ait pas lieu en terre corse s'étaient soldées par des échecs. Mais hier, l'ancien préfet de Corse a reçu l'appui d'un sérieux allié. Le procureur général de la Cour de cassation, Jean-François Burgelin, considère qu'il serait plus sain que ce procès ne se déroule pas comme prévu le 19 novembre à Ajaccio. Il a pris des réquisitions en ce sens, estimant que Bernard Bonnet pouvait avoir des «appréhensions objectivement justifiées à être jugé dans le département» dans lequel il fut un représentant de l'Etat musclé avant de contribuer à l'opération «paillotes».

Le climat local, les prises de positions insulaires, les déclarations des responsables administratifs et judiciaires autour de ce dossier justifieraient ce dépaysement, pour que les droits de la défense du préfet, de son ancien directeur de cabinet Gérard Pardini et des gendarmes pilotés par le colonel Henri Mazères ne soient pas maltraités.

Le débat n'est pas clos pour autant. Ce dépaysement avait été vigoureusement contesté par le procureur général de Bastia, avant que Burgelin tranche en sens inverse.

C'est la chambre criminelle, présidée par Bruno Cotte, qui aura le dernier mot: l'affaire sera examinée le 7 novembre. Parmi leurs arguments, les autres défenseurs de cette fine équipe, adoptant le même point de vue que celui de Me Gumery,