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L'huître triploïde, perle génétique

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L'étiquetage de cette mutante, disponible toute l'année, fait polémique.
publié le 5 novembre 2001 à 1h31

Huîtres triploïdes ou Quatre-Saisons? Depuis des années, le microcosme conchylicole se perd en débats sémantiques et génétiques. Depuis des semaines, le Conseil national de la consommation (CNC) s'écharpe sur la meilleure façon de mettre sur le marché cette huître mutante. Stérile, consacrant l'essentiel de son métabolisme à sa croissance, elle possède dès lors une double qualité: absence de substance laiteuse (supposée rebuter le consommateur), possibilité de la commercialiser tout au long de l'année. Cerise sur le gâteau, son rythme de production est boosté de 30 % à 40 %. Inconvénient: l'huître triploïde peut difficilement être considérée comme l'un des derniers produits alimentaires 100 % naturels, à l'instar des autres coquil lages et crustacés.

A l'état naturel, l'huî tre possède deux séries de chromosomes. Comme l'homme, elle est «diploïde». D'autres organismes vivants, comme la pomme de terre, possèdent quatre lots de chromosomes (ils sont «tétraploïdes»), ou même six (le blé est «hexaploïde»). Un nombre pair est signe de fertilité. D'où la tentation de produire, pour des impératifs économiques, des êtres impairs. Ainsi, la clémentine est une mandarine triploïdée (sans pépins, puis que stérile). Après un premier échec par voie chimique, l'Ifremer (1) a mis au point une huître stérile par croisement d'huî tres diploïdes (normales) et tétraploïdes (obtenues par choc thermique doublant les lots de chromosomes).

«Sabotage». Au départ régnait l'omertà. L'huître triploïde es