La mort d'Edouard Salumu Sumbu, Congolais de 43 ans, à la suite d'un contrôle routier, place Pigalle à Paris, le 29 octobre (Libération d'hier), suscite toujours la colère de sa famille, qui envisage de déposer plainte contre «les violences policières». En face, le procureur et l'IGS (police des polices) s'évertuent à expliquer que le rapport d'autopsie démontre le contraire. Selon un magistrat, «le légiste a conclu que le décès de M. Salumu résulte de la combinaison entre une pathologie cardiaque, à savoir une sténose coronarienne majeure (rétrécissement de l'artère, ndlr), et un état de stress lié à l'interpellation, mais pas de lésion liée à des violences illégitimes». Le procureur attend les résultats d'analyses pour vérifier si la victime a inhalé du gaz lacrymogène ou bu de l'alcool.
Ce jour-là, vers 3 h 30, Edouard Salumu Sumbu, qui sort d'un restaurant, ne s'arrête pas tout de suite devant les policiers qui lui font signe. «Le temps de se mettre de côté», explique son cousin et passager, Emile Lodi. Il parle d'une «dispute», puis d'une «bagarre» quand les policiers tentent de le menotter: «Ils l'ont mis à terre et tabassé, un policier a mis son pied sur son visage, un autre le genou sur son cou.» Devant l'IGS, cet unique témoin évoque «un coup de pied au ventre et à la figure». Le légiste relève «une seule trace d'agrippage sur l'épaule, mais rien au ventre ou à la tête».
En tout cas, Edouard Salumu Sumbu qui, de l'aveu même de la police, «n'a rien d'un voyou», n'a pas