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Libération
Interview

«Il n'y a eu ""que"" 550 exécutions»

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publié le 10 novembre 2001 à 1h35

Bilan: 2 300 condamnations à mort et 550 exécutions. Grâce aux recherches du général André Bach, directeur du Service historique de l'armée de terre entre 1997 et 2000, on connaît désormais précisément l'ampleur de la répression militaire, côté français, durant la Première Guerre mondiale. Aujourd'hui à la retraite (cadre de réserve), le général Bach présente ses découvertes à Libération, à l'occasion du 11 novembre, alors que le mensuel Historia publie un important dossier sur ce sujet (1).

Un général qui se penche sur les «fusillés de la Grande Guerre», c'est plutôt exceptionnel. Qu'avez-vous rapporté de votre plongée dans les archives militaires?

D'abord des chiffres, sur un domaine qui avait été très peu exploré, à l'exception des travaux pionniers de Guy Pedroncini. Mais ils remontent à plus de trente ans et ne portent que sur l'année 1917. Nous pouvons aujourd'hui affirmer, avec une marge d'erreur de 10 %, que la justice militaire a condamné à mort 2 300 soldats de septembre 1914 à novembre 1918, mais qu'il n'y a eu «que» 550 exécutions. Plus des trois quarts des condamnés ont donc été graciés. L'autre découverte est que, contrairement à une idée reçue, l'essentiel des exécutions n'a pas eu lieu durant la répression des mutineries de 1917, mais dans les premiers mois de la guerre en 1914-15.

Comment avez-vous procédé?

Dès mon arrivée à la tête du Service historique en 1997, j'ai décidé de creuser cette question qui soulevait des souvenirs douloureux dans l'opinion. C'est u