Elle tenait à une audience publique pour son passage en conseil de discipline. Ce fut un vrai happening pour le petit monde judiciaire parisien. La juge Marie-Paule Moracchini a fait salle comble, hier. Hiérarques, collègues et avocats se sont pressés dans le cadre rococo de la première chambre de la Cour de cassation, où les membres du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) devaient examiner sa gestion de deux affaires. Le premier: l'ubuesque dossier de l'Eglise de scientologie dont elle a hérité en 1989 et dont une partie des pièces a été égarée dans les méandres du palais. Le second évaporé lui aussi concerne deux policiers qu'elle a inculpés en 1989 pour des malversations financières et qui n'ont plus entendu parler de la juge par la suite.
Pour laver son honneur, Marie-Paule Moracchini a fait citer une bonne quinzaine de témoins de choix, qui se sont mués en autant d'avocats. Des vedettes du barreau comme Francis Szpiner ou Georges Kiejman. Une brochette de magistrats, Claude Noquet, première vice-présidente du tribunal, en tête. Les débats présidés par Ivan Zakine, magistrat honoraire à la Cour de cassation, n'ont d'ailleurs pas vraiment porté sur les faits. Aucune véritable enquête ne soutenant les griefs, notamment pour ce qui concerne l'affaire des policiers. L'inspection des services judiciaires concluait d'ailleurs sur l'absence de faute de la magistrate.
Bourreau de travail. L'audience a tourné au procès des conditions de travail des juges d'instruction. Et