Il n'y a guère de suspense. Ce soir, Lionel Jospin annoncera sa décision de construire un troisième aéroport international dans le grand Bassin parisien, à Chaulnes (Somme). Dans la foulée, le Premier ministre évoquera des mesures de développement des aéroports régionaux et des dispositions pour lutter contre les nuisances sonores que subissent les riverains Roissy et Orly.

C'est la fin d'un long suspense. Mais la question se pose de savoir pourquoi Lionel Jospin a jugé urgent d'annoncer cette décision. A quelques mois d'échéances électorales majeures, le Premier ministre a-t-il d'abord voulu montrer qu'il continuait de gouverner? L'opportunité de la construction de cet aéroport repose, en effet, sur des prévisions de trafic de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) selon lesquelles les aéroports parisiens verront leur nombre de passagers doubler d'ici à 2020. D'où la nécessité, soit de déplafonner les limites mises au développement de Roissy et Orly par Jean-Claude Gayssot pour calmer les riverains (une décision politiquement intenable), soit de construire une nouvelle plate-forme (ce pour quoi le ministre des Transports s'est battu).

Nouveau contexte. Mais la donne du trafic aérien a changé. Les attentats du 11 septembre ont entraîné une hausse des exigences de sécurité et une augmentation des primes d'assurance pour les compagnies aériennes, ce qui aura des répercussions sur le prix du billet. Tout comme la taxation du kérosène, serpent de mer qui pourrait deveni