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Libération

Quinze et dix ans pour les tueurs d'un homosexuel

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Ni le ministère public ni la chambre d'accusation n'avaient invoqué l'homophobie.
publié le 15 novembre 2001 à 1h37

Comme a dit hier l'avocat de la défense Christian Bot, en parlant des accusés quand ils s'entassent dans le box et en citant Michel Audiard: «Le butin, ça se partage, les peines, ça s'accumule.» 15 ans pour Bruno Sénade, 10 ans pour Nicolas Granget. L'avocate générale de la cour d'assises du Val-de-Marne avait prononcé de lourdes réquisitions à l'encontre de ces deux copains, petits délinquants, accusés du meurtre d'un homme qu'ils avaient rencontré par le biais de réseaux gays. En rendant leur verdict, les jurés ont été un peu moins sévères.

«Frustrants». Ulrika Weiss avait demandé vingt-trois ans de réclusion criminelle, assortie d'une période de douze ans de sûreté, contre Bruno Sénade (35 ans) «une personnalité inquiétante», un accusé «qui a cherché à minimiser les faits» par «ses mensonges et ses omissions», dont les aveux ont été «partiels et donc frustrants», et qui a passé son temps à «changer de version». Contre le coaccusé, Nicolas Granget, qui n'avait que 19 ans à l'époque des faits, elle avait requis une peine de dix-huit ans assortie de huit années de sûreté. Car lui non plus, reproche l'avocate générale, n'a pas donné toutes les explications attendues.

Tous deux ont reconnu avoir agressé Alain Masle, un employé de banque de 42 ans, à son domicile, le soir du 9 avril 1999, dans le but de le dépouiller. Mais ils ont toujours nié l'intention de le tuer. Ils avaient pris rendez-vous avec lui sur un réseau téléphonique de rencontres homosexuelles. Alain Masle est mort