La célébration du ramadan, mois de jeûne concernant quatre à cinq millions de musulmans en France, commence ce matin dans les échos du traumatisme de l’après-11 septembre. Les attentats de New York ont en effet contribué à propager une image brouillée de l’islam dans l’opinion publique. Le ministère de l’Intérieur continue pourtant à favoriser l’émergence d’un Conseil représentatif du culte musulman dans le cadre de la consultation des principaux représentants de l’islam de France. Malgré ce dialogue, les organisations musulmanes se sont réunies séparément avant de tomber d’accord pour fixer à hier soir la «nuit du doute», début du mois de jeûne. C’est une première: les années précédentes, chaque association se calait sur la date du pays musulman de son choix, avec des différences d’un ou deux jours. Le sociologue Michel Renard, 47 ans, directeur de la revue Islam de France, converti à l’islam, à l’instar d’environ 30 000 Français d’origine non musulmane, insiste sur le caractère religieux de cette période d’ascèse.
Comment expliquez-vous que le ramadan soit considéré comme une fête de plus en plus banalisée dans la société française?
Vu de l'extérieur, on voit surtout l'aspect folklorique, les gâteaux au miel, etc. Mais le ramadan n'est pas une fête. La fête, c'est à la fin du mois, au moment de l'Aïd. L'observance du jeûne par qui que ce soit est le signe d'une pratique religieuse. Aucune sociologie de la croyance ne permet de dire le contraire. Certes, la célébration du ram