Il est de bon ton, quand la justice étonne ou même indigne , d'incriminer la loi. Si Magali Guillemot était acquittée, laissant le meurtre de Lubin impuni, serait-ce par la grâce de la réforme qui, depuis le 1er janvier, permet l'appel des verdicts? Pas du tout. Car l'ancienne loi aurait pu avoir les mêmes effets. Reprenons. Jérôme Duchemin est acquitté, son épouse condamnée se pourvoit en cassation, auparavant la seule voie, certes détournée, pour obtenir que d'autres jurés se penchent sur l'affaire. La seule différence, c'est que le pourvoi n'était pas automatiquement accepté, alors que l'appel est désormais de droit.
Tradition. Imaginons donc que la Cour de cassation accepte le recours, l'affaire aurait été renvoyée devant une autre cour d'assises. Le père serait demeuré innocent. Car, c'est une tradition française, on ne revient pas sur un acquittement. La voie du pourvoi était donc interdite en cas d'acquittement, comme l'est aujourd'hui l'appel. La mère aurait donc comparu seule accusée. Et au final, en cas d'acquittement de la mère, les deux parents auraient été reconnus innocents.
Les avocats ont à ce sujet quelques anecdotes. Il y a celle, citée par Eric Dupond-Moretti et qui court les facs de droit en Italie. A Rome, un cadavre est retrouvé dans la chambre d'hôtel d'un couple. L'homme et la femme s'accusent mutuellement et, incapables de les départager, les jurés acquittent les deux. «On apprend aux étudiants que mieux vaut acquitter un coupable que condamner un i