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Libération

Les vols de nuit, atteinte aux droits de l'homme

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La Grande-Bretagne condamnée pour les nuisances à Londres Heathrow.
publié le 17 novembre 2001 à 1h39

Strasbourg de notre correspondante

Alors que les riverains de Roissy et d'Orly ne veulent pas entendre parler d'augmentation de trafic sur ces aéroports, la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) de Strasbourg vient de rendre un arrêt d'importance: sur plainte de riverains de l'aéroport londonien d'Heathrow contre l'accroissement des vols de nuit, la Grande-Bretagne a été condamnée le 2 octobre 2001 pour violation du «droit au respect de la vie privée, familiale et [du] domicile» (article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme). La Grande-Bretagne ayant fait appel, le jugement n'est pas définitif. Il n'empêche: pour la première fois, les magistrats de Strasbourg ont admis que les nuisances aéroportuaires pouvaient constituer une violation de l'un des droits fondamentaux.

Enfer. Ruth Hatton, 38 ans, vivait à proximité d'Heathrow. A partir de 1993, sa vie devient un enfer: le niveau du bruit des avions augmente sensiblement, elle perd le sommeil, devient dépressive, ses enfants sont fréquemment réveillés vers 6 heures, voire 5 heures du matin. En octobre 1997, la famille déménage. Il y a aussi le cas de Peter Thake, 36 ans, qui ne peut s'endormir avant minuit voire 1 heure du matin et se réveille entre 4 et 5 heures. Lui aussi déménagera en 1998. Egalement Philippa Edmunds, 47 ans, réveillée malgré le double vitrage installé pour échapper au bruit infernal des «bombardements matinaux».

Ils sont huit, à raconter la même chose. En 1997, ils décident de porter pla