Depuis le début de l'année 2001, en France, 58 cas d'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) ont été décelés grâce au dépistage réalisé en abattoir sur les animaux de plus de 30 mois, âge abaissé à 24 mois dès le 23 juillet. 58 vaches folles seraient donc rentrées dans la chaîne alimentaire si le gouvernement n'avait décidé de mettre en oeuvre ce programme en même temps qu'il bannissait les farines animales du circuit de l'alimentation animale. Une «performance» obtenue au terme de deux millions de tests en abattoirs, réalisés avec le concours de 67 laboratoires.
Un peu plus d'une vache folle éliminée in extremis des assiettes chaque semaine: cette campagne de tests méritait d'être menée. La transmission à l'homme de cette maladie bovine ne cesse d'inquiéter: 111 cas de variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob, forme humaine de l'ESB, ont été recensés depuis 1996, dont 104 au Royaume-Uni, quatre en France et un à Hong-kong.
Faiblesses. Nouvelle maille du filet anti-vache folle, le dépistage en abattoir apparaît aujourd'hui d'autant plus opportun qu'il met singulièrement en relief les faiblesses du réseau d'épidémiosurveillance: depuis janvier 2001, 84 cas ont été signalés grâce au système de déclaration volontaire. A peine 20 % de plus que le dépistage en abattoir... Les 58 cas repérés à l'abattoir ne présentaient-ils donc pas de signe clinique évocateur pour les éleveurs et les vétérinaires? La maladie pourrait-elle être si discrète en phase finale, ou alors les tests rap