Il a vu la bouteille à moitié pleine. Philippe Séguin, président du groupe RPR au Conseil de Paris, s'est réjoui hier du contenu de l'audit budgétaire et financier qu'a fait réaliser la Ville de Paris. Le document, a-t-il persiflé, «a dû décevoir ses propres commanditaires», le maire PS Bertrand Delanoë et sa majorité de gauche plurielle. De fait, ce travail rendu public hier (1) ne constitue pas à proprement parler un inventaire d'affaires croustillantes, même s'il pointe ici ou là quelques dérives. Notamment sur l'absence de contrôle sur des fonds municipaux alloués à des organismes satellites (sociétés d'économie mixte, délégations de service public, associations) et pas toujours utilisés avec rigueur.
Cloisons. Mais la bouteille est aussi à moitié vide. Car l'étude réalisée par le cabinet Andersen et par la SCET filiale de la Caisse des dépôts et consignations décrit surtout une gestion municipale archaïque, une administration de 40 000 fonctionnaires au potentiel inexploité, des directions de service cloisonnées, une organisation marquée par une «forte inertie» et des lourdeurs édifiantes. «La direction des affaires scolaires admet par exemple qu'entre l'identification du besoin d'une école et la livraison de l'équipement s'écoulent au minimum cinq années», notent les auditeurs.
Ces pesanteurs ne dopent pas les investissements (construction de crèches, de logements, d'espaces verts...). Ainsi, sur la période 1998-2000, seules 54 % des autorisations de programmes votés