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Libération

Les militants bretons attendent les juges en prison

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Leurs avocats dénoncent des détentions trop longues.
publié le 24 novembre 2001 à 1h43

Rennes correspondance

Problèmes de santé, lenteur des instructions, les avocats des huit militants bretons détenus en région parisienne s'insurgent contre des temps de détention jugés «excessifs et injustifiés». Mis en cause à des degrés divers dans le vol d'explosifs de Plévin en septembre 1999, dans l'attentat du McDonald's de Quévert, où une jeune serveuse a perdu la vie en avril 2000, et dans plusieurs autres attentats en Bretagne, certains de ces militants sont en effet détenus depuis plus d'un an et demi, voire deux ans, sans avoir été interrogés par Gilbert Thiel ou Laurence Le Vert, en charge de ces dossiers, depuis parfois plusieurs mois.

«Moyen de pression». C'est notamment le cas de Gérard Bernard, détenu depuis novembre 1999, qui n'a pas été entendu chez le magistrat instructeur depuis avril 2001 et vient néanmoins de voir son mandat de dépôt renouvelé pour six mois. «C'est un des rares Bretons encore détenus dans l'affaire du vol de Plévin, s'étonne son avocate, Emmanuelle Hauser-Phélizon. Et il n'est mis en cause dans aucun attentat. Si on prolonge sa détention, c'est surtout à cause de son engagement politique et de son refus de collaborer.» Soupçonné d'avoir entreposé dans sa cave une partie des explosifs volés, ce militant, passible de dix à vingt ans de réclusion criminelle et qui souffre par ailleurs d'un nodule thyroïdien nécessitant une intervention chirurgicale, refuse en effet toute coopération. «Il est inadmissible que la détention soit un moyen de pres