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Libération

Financement du RPF: le jeu trouble des RG

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En 1994, ils autorisaient un proche de Pasqua à exploiter un casino.
publié le 30 novembre 2001 à 1h46

Longtemps surnommé le service des «Corses et jeux», la section «courses et jeux» des Renseignements généraux intéresse le juge Courroye dans le cadre de son enquête pour corruption liée au financement de la campagne des européennes de Charles Pasqua en 1999. Le juge soupçonne l'ancien ministre de l'Intérieur d'avoir accordé, en 1994, l'autorisation d'exploiter le casino d'Annemasse à l'un de ses proches, Robert Feliciaggi, en contrepartie d'un financement politique.

Charles Pasqua délivre son feu vert le 20 avril 1994. Selon les textes, il dispose d'un pouvoir discrétionnaire. Pourtant, cette décision est controversée, car elle intervient après des avis négatifs émis à quatre reprises par la Commission supérieure des jeux. Cette instance se fondait elle-même sur plusieurs rapports défavorables des RG, qui ont opéré une brutale volte-face début 1994, moins d'un an après l'arrivée de Charles Pasqua place Beauvau. «D'un dossier noir, les RG l'ont fait passer blanc», estime un proche du dossier.

Instructions. Depuis une double perquisition au ministère de l'Intérieur, en juillet, l'enquête tente d'élucider les énigmes de cette décision inédite. Comme l'a indiqué le Canard enchaîné, les policiers de la brigade financière ont entendu, la semaine dernière, plusieurs anciens hauts fonctionnaires de la Commission supérieure des jeux, dont Jean-Marc Sauvé, actuel secrétaire général du gouvernement. En 1994, il dirigeait la Direction des libertés publiques et des affaires juridiques au m