Ajaccio de notre envoyé spécial
Quand la gendarmerie tente d'incendier clandestinement un objectif, les chances de réussite ne sont pas, ce procès le prouve, totalement garanties. Mais quand la gendarmerie bétonne, c'est du solide. Les plus hauts hiérarques de l'arme qui se sont succédé hier à la barre des témoins, courtoisement interrogés par le président Ferrières, l'ont prouvé. Garanti sans fissure. La veille, jusqu'à près de minuit, un autre témoin, le colonel Cavallier, avait subi le feu roulant des questions du magistrat. Ses réponses parfois ambiguës avaient permis à Bernard Bonnet, principal prévenu de ce procès, de laisser entendre que, peut-être, il avait été victime d'un complot ourdi à son encontre par la haute hiérarchie de la gendarmerie.
«Après coup». Cette fois, le premier à témoigner n'est pas un gendarme. Le préfet Bernard Prévost était pourtant le directeur général de la gendarmerie nationale au moment des faits. Mais l'altitude extrême de sa position ne lui aurait permis d'avoir de l'affaire qu'une très vague vision. Même quand, de jour en jour, puis d'heure en heure, l'implication des gendarmes dans l'attentat nocturne contre la paillote Chez Francis s'impose. «Il y avait une pression très forte des médias. Mais moi, je n'apprenais les faits qu'après coup.» Pour lui, se souvient-il, l'affaire commence le 21 avril 1999 au soir, «par un coup de fil». Dans les restes fumants d'un restaurant de plage incendié l'avant-veille, a été retrouvé un poste radio allum