«A ma connaissance, il n'y a pas eu de rançon pour la libération des otages français du Liban» : dix jours après le début de l'affaire Pasqua-Marchiani, Anis Naccache est catégorique. Interrogé par téléphone à Téhéran, l'homme, qui vit aujourd'hui entre le Liban et l'Iran, sait de quoi il parle. Il fut, il y a près de quinze ans, l'un des enjeux principaux de cette crise, avec le remboursement par la France du prêt Eurodif à Téhéran (1 milliard de dollars, auxquels se sont ajoutés d'importants intérêts que la France s'était toujours refusée à payer). Pour la République islamique, la libération de ce Libanais était en effet la condition implicite de celle des Français détenus au Liban.
Antichambre. Libéré en 1990 après avoir été condamné à la réclusion perpétuelle pour avoir tué, en 1980 à Paris, deux personnes au cours d'un attentat manqué contre Chapour Bakhtiar, l'ultime Premier ministre du shah d'Iran, Anis Naccache nie aujourd'hui tout versement de rançon en se fondant sur sa connaissance des négociations qui se sont déroulées à l'époque entre Paris et Téhéran. «Mais je sais aussi, précise-t-il, qu'il y avait alors beaucoup de gens qui tentaient de profiter de la situation en se présentant comme des intermédiaires et en réclamant de l'argent alors qu'ils ne possédaient pas la clé de toute cette histoire dont le règlement était avant tout politique.» C'est aussi le point de vue de l'un de ceux qui a été étroitement mêlé aux tractations entre les deux pays. «Plusieurs homme