L'écrivain et académicien Jean-Marie Rouart, éditorialiste au Figaro, a de gros ennuis. Il est traîné devant un tribunal. C'était hier, à Paris et devant la XVIIe chambre correctionnelle pour diffamation, certes, mais quand même. L'affaire est embêtante. L'académicien a reconnu devant le président Hervé Stéphan que c'était «désagréable» de se retrouver soupçonné par la justice.
Il a demandé à ses amis très chic et très gentils de venir à son secours. Comme ils l'aiment bien et que certains d'entre eux signent aussi des articles dans le Figaro, ils sont tous venus, de Jean d'Ormesson, de l'Académie, appelé à témoigner, aux écrivains Patrick Besson, Eric Neuhoff, Raphaëlle Billetdoux ou Paul Guilbert serrés sur les bancs du public. Mais ni le brillant polémiste Philippe Tesson ni l'avocat Jacques Vergès, témoins de moralité, ne sont arrivés à sortir l'académicien du bourbier où il s'est mis tout seul.
Jean-Marie Rouart était poursuivi pour avoir défendu l'innocence d'Omar Raddad, le jardinier marocain condamné pour le meurtre de sa patronne, Ghislaine Marchal, et dont le dossier est aujourd'hui réexaminé par la Cour de cassation. Il en a fait un livre en 1994, auquel il vient de consacrer une nouvelle préface. Et, en 2001, il a salué la décision de la justice d'envisager la révision du procès dans un éditorial tonitruant : «Lâchons les grands mots, a-t-il écrit, il y a eu complot et obstruction.»
Chat et souris. Ce sont ces mots qui ont blessé la famille de la victime. Le fils, l