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Libération

En dix ans, deux fois moins de trisomiques

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Une étude révèle l'efficacité et la multiplication des dépistages.
publié le 11 janvier 2002 à 21h39

On n'en avait aucune idée, et on parlait dans le vide. Aujourd'hui, on commence à le savoir: les naissances d'enfants trisomiques 21 sont en chute libre en France, selon l'Inserm. D'environ 785 en 1990, leur nombre est passé à 620 en 1997 et a carrément chuté à 355 en 1999, dernière année disponible. Des chiffres d'autant plus impressionnants que, dans le même temps, la trisomie est devenue plus fréquente: 17,8 pour 1 000 grossesses (1) en 1990; 30,6 ä en 1997; et 25 ä en 1999. Une inflation due à l'augmentation des grossesses tardives.

«Ces données ne sont pas exhaustives, il s'agit d'extrapolations à partir des quatre registres régionaux de malformations congénitales», insiste d'emblée le Dr Janine Goujard (directrice de recherches à l'Inserm U149, Paris), en précisant que les registres (Centre-Est, Bouches-du-Rhône, Bas-Rhin et Paris) recouvrent un quart des 750 000 naissances annuelles. Bref, un état des lieux imparfait, mais précieux puisqu'il n'existe pas de registre national consacré à la trisomie. D'autres équipes confirment cette tendance. «En quatre ans, les naissances d'enfants trisomiques ont été divisées par trois», estime Françoise Muller (hôpital Ambroise-Paré, Boulogne), qui finit d'analyser une enquête nationale sur quatre ans, à partir des carnets de santé. L'explication est simple: de plus en plus de femmes ont recours à un dépistage, par des prises de sang et/ou une échographie. Et la majorité des cas confirmés donne lieu à un avortement thérapeutique.

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