Avignon envoyé spécial
Dans son groupe, Michel Sitjar, 65 ans, chantait Montand et Bécaud, Suzy Pierredon, 58 ans, préférait Annie Cordy, Raymond Riboulet, 44 ans, en pinçait pour Sardou et Lama, mais Mamie Dédé, 69 ans, était tout Piaf. L'accordéoniste, La foule, L'hymne à l'amour, Milord.. Elle interprétait Mireille Mathieu, aussi, ou Georgette Lemaire. Le dimanche, Mamie Dédé partait, avec ses amis de l'association Vivre et chanter, animer des spectacles, «pour les anciens parqués dans les maisons de retraite», raconte Michel Sitjar. Aide-soignante, elle avait attendu la retraite pour se lancer dans le chant, car, comme elle l'expliquait à La Provence en février 1998: «Lorsque j'étais jeune, c'était mal de chanter. Alors, mes parents me l'ont interdit.» Elle s'est bien rattrapée ensuite.
Mamie Dédé répétait seule chez elle, avec le micro, devant la glace. Elle changeait plusieurs fois de costume dans son show, «elle avait rajouté New York New York à son répertoire après les attentats du 11 septembre, raconte Michel Sitjar. Une voix naturelle, elle montait facilement dans les aigus, et un contact humain sensationnel, elle faisait participer le public.»
On l'avait élue «Supermamie» de Provence-Alpes-Côte d'Azur en 1998, une distinction destinée à célébrer les «femmes d'exception», selon sa créatrice Fabienne Ollier: «C'était notre ambassadrice, une femme extraordinaire, qui débordait de joie de vivre.» «La bonne fée, ajoute Suzy, sa partenaire de chant. Une femme pétillante. U