Trois petits tours au-dessus des Tuileries et puis s'en vont. Dimanche, en début d'après-midi, le peuple de Paris est invité à défendre la «grande roue», à l'appel de Marcel Campion son propriétaire, condamné vendredi par la justice à la démonter. Tout tourne gratuitement place de la Concorde, même les crêpes et les barbes à papa. Selon Campion, 25000 personnes se sont déplacées pour profiter de l'aubaine contre 5000 un jour ordinaire. En attendant les «5000 familles des malades du cancer que j'ai invitées depuis longtemps», précise le forain qui va leur remettre «un chèque de 100 000 euros, c'est-à-dire les bénéfices pour 2001 de ses sept associés au sein de la SARL Grande Roue».
Livre d'or. Tous les visiteurs sont invités à signer pour le manège. Beaucoup griffonnent volontiers dans le livre d'or. «Ne retirez pas la roue du bonheur», écrit l'un. «Qu'on démolisse plutôt la pyramide du Louvre», suggère une autre. Dans la lumière froide et basse de l'hiver, un accordéon chante les flonflons de la nostalgie à la française. «Il faut qu'elle reste, elle fait partie du paysage et de toutes les photos des touristes», écrit un adepte d'Amélie Poulain. Au guichet, un grand black blond fait de la résistance: «C'est biaisé. Je dois signer la pétition pour passer? Moi je suis pour, mais ailleurs. Il faut que Paris retrouve ici son originalité.»
Sur l'estrade, un Monsieur Loyal portant un blouson du cirque Pinder harangue sous la ceinture: «Bertrand Delanoë ferait bien de faire du vélo.