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Libération

La liberation sabotee des otages du liban

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A la veille des législatives, l'opposition d'alors voulait empêcher le PS de s'en prévaloir.
publié le 14 janvier 2002 à 21h40

Faut-il mettre en cause Jean-Charles Marchiani pour avoir perçu une partie de la rançon qu'aurait versé l'Etat français pour la libération des otages du Liban (1) ou pour avoir contribué à retarder de deux ans leur délivrance? Quinze ans après, l'histoire, via une note de la DST, rattrape le clan Pasqua. Et relance ce qui ne fut pas seulement une terrible affaire d'Etats impliquant Paris, Téhéran et Damas, mais l'un des pires épisodes du terrorisme en France: les attentats de 1986 qui firent au total 13 morts et 270 blessés.

L'accusation contre Marchiani jette du même coup une lumière crue sur les conditions troubles des tractations parallèles qui ont fini par aboutir à la libération de Jean-Paul Kauffmann, Marcel Carton et Marcel Fontaine le 4 mai 1988, soit quatre jours avant le second tour de l'élection présidentielle en France.

«Des négociateurs de l'opposition ont empêché leur libération qui devait avoir lieu le 15 mars 1986 [veille de l'élection législative, ndlr] à Damas au terme du protocole d'accord que j'avais conclu avec les Iraniens à Téhéran», raconte l'ancien ambassadeur Eric Rouleau, qui s'estime aujourd'hui délivré de son devoir de réserve.

L'accusation d'un parasitage de cette affaire par des calculs politiciens à la veille des législatives de mars 1986 n'est pas nouvelle. Elle avait déjà circulé à l'époque. Y compris au sommet de l'Etat iranien. Neuf mois avant le retour des otages à Paris, c'est l'homme fort de Téhéran, Hachémi Rafsandjani lui-même, qui rappe