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Lycées : des palmarès pour rien

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Les classements influent peu sur les comportements des parents et des profs.
publié le 16 janvier 2002 à 21h41

Le remède a ses défauts. Mais il n'est pas pire que le mal. Telle est la conclusion du rapport que le Haut Conseil de l'évaluation de l'école (HCéé) a rendu public hier sur «Les évaluations des lycées et les usages de ces évaluations» (1). En ligne de mire, une question qui anime autant le Landerneau que les discussions entre parents d'élèves: la publication de «palmarès» des lycées a-t-elle accru le consumérisme scolaire?

A priori non. «L'idée de comparer la qualité des établissements naît en 1978 dans un article du Point, puis se généralise au début des années 80 avec les palmarès du Monde de l'éducation», rappelle Pierre Dasté, auteur du rapport. La «demande sociale» a donc précédé l'entrée en lice de l'Education nationale dans cette démarche d'évaluation.

«Valeur ajoutée». En 1996, l'institution décide de publier des «indicateurs de performances» dont seront désormais extraites les informations qui permettent de construire des palmarès. Ce choix aurait plutôt assaini l'approche, notamment en introduisant la notion de «valeur ajoutée» ­ on ne prend pas seulement en compte les résultats bruts au baccalauréat mais le contexte socioculturel de chaque établissement. Bilan: les indicateurs et les palmarès n'auraient pas fait monter les dérogations à la carte scolaire. Mais ils n'ont pas non plus inversé le mouvement. Le consumérisme demeure stable, et il est toujours majoritairement le fait des «initiés», ceux qui savent comment négocier au mieux les parcours scolaires, en clair