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Libération

Moral bas chez les hauts magistrats

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Ils ont critiqué la justice spectacle et les politiques lors de leur rentrée.
publié le 16 janvier 2002 à 21h41

Les hiérarques du palais de justice de Paris ont laissé poindre leur agacement, hier, face aux attaques qui se sont abattues sur eux dernièrement. Les audiences solennelles de rentrée à la cour d'appel et au tribunal de grande instance (TGI) leur ont offert la tribune idoine. «L'ignorance du droit et des procédures judiciaires conduit à une approximation des commentaires», regrettait Jean-Marie Coulon, le premier président de la cour d'appel de Paris, face à Marylise Lebranchu. Et de poursuivre: «La remise en cause publique et la personnalisation d'une décision rendue en toute légalité par une collégialité sont une souffrance», allusion à peine voilée à Jean-Paul Laurans, signataire de la décision collégiale concernant le «Chinois»: remis en liberté il y a un an, l'homme est accusé d'avoir commis six meurtres à l'automne dernier. Jospin et sa ministre de la Justice avaient parlé de «dramatique erreur d'appréciation»; et le Premier ministre s'était félicité d'avoir sacqué Laurans.

Ordre. «La critique publique de la décision judiciaire est légitime, mais elle ne doit pas s'approprier une image déformée des événements. Le juge opère un arbitrage difficile et permanent entre les impératifs de la précaution et du risque, de l'ordre public et de la liberté du citoyen, conformément aux normes européennes et aux lois votées par le Parlement», a insisté Jean-Marie Coulon. Même thème pour le président du TGI, Jean-Claude Magendie: «La justice ne se rend pas dans la rue, encore moins à