Bruno Toussaint, médecin généraliste, est directeur de la rédaction de la revue Prescrire, un mensuel indépendant qui décrypte toutes les informations relatives aux médicaments pour les médecins et pharmaciens. A l'occasion de leur bilan annuel, Il fait le point sur les bonnes et mauvaises nouvelles de l'année 2001.
L'année 2001 ne semble pas être un grand cru côté nouveaux médicaments?
C'est effectivement une année moyenne, sans innovation majeure, comme souvent. Il faut dire qu'une innovation majeure, c'est un médicament qui change radicalement l'évolution d'une maladie où l'on n'avait pas grand-chose, ce n'est donc pas si fréquent. Cela a été le cas il y a trois ans avec les antiprotéases pour le sida. En 2001, sur 200 nouveaux médicaments ou nouvelles indications, une petite quinzaine apporte quelque chose, c'est déjà bien. Par exemple, en cancérologie, l'épotine permet de réduire les transfusions chez les malades anémiques. Et, en cardiologie, deux bêtabloquants (le bisoprolol et le carvédilol), diminuent la mortalité des insuffisants cardiaques. On peut encore citer la visudyne, dans le traitement de la dégénérescence maculaire liée à l'âge, maladie fréquente et qui rend aveugle. Malheureusement, la visudyne n'est efficace que chez une minorité de patients.
Avez-vous eu des déceptions?
Oui, essentiellement deux: le Zyban, destiné à l'aide au sevrage tabagique, et la sibutramine pour le traitement de l'excès de poids. Ces molécules ont été lancées avec un grand battage médi