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Des appels pour garder la loi telle quelle

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La Conférence des bâtonniers a organisé un débat.
publié le 17 janvier 2002 à 21h42

«C'est une date, même une heure un peu particulières. Je devrais être à la Commission des lois pour analyser une proposition qui modifie le texte sur la présomption d'innocence sur quatre ou cinq points», commence Christine Lazerges, invitée d'honneur de la Conférence nationale des bâtonniers (1), pour un colloque sur la loi dont elle fut rapporteuse. Mais la députée socialiste n'est pas franchement d'accord avec ce qui s'élabore à l'Assemblée, de l'autre côté de la rue. Elle a donc choisi l'annexe, côté colloque : «A la réflexion, j'ai trouvé que c'était plus utile.» A leur sortie de la commission, ses collègues Vallini et Dray devaient faire une petite intervention chez les avocats. Ni l'un ni l'autre ne se sont montrés. Semble-t-il fort contrariés par une lettre ouverte du président du CNB, Michel Bénichou, publiée dans nos colonnes le matin même sur le thème : «Monsieur le Premier ministre, en tant qu'avocat je suis consterné.»

La plupart des intervenants (avocats, magistrats, parlementaires, policiers) expriment leur attachement à loi du 15 juin, notamment à des dispositions «révolutionnaires» : la réforme de l'application des peines, l'appel des jugements en cour d'assises. Et pour nombre d'entre eux, point n'est besoin de modifier la loi pour répondre à des problèmes pratiques, réglables par voie de circulaire. Voire avec de la bonne volonté. «Quand un procureur exige six fax différents pour six gardés à vue dans une même affaire, je comprends que le policier s'agace !