Joëlle D., 42 ans, est illégalement internée. Le tribunal administratif de Marseille a annulé, le 19 décembre, l'arrêté du préfet des Bouches-du-Rhône, décidant, le 22 janvier 2001, de son hospitalisation d'office (Libération du 10 janvier). Le préfet aurait dû, avant de prendre sa décision, requérir un avis médical, ce qu'il n'a pas fait. Il s'est simplement basé sur des expertises judiciaires effectuées sept et onze mois plus tôt, dans le cadre de l'enquête sur le meurtre, par Joëlle D., de son frère, le 1er août 1999, à Saint-Cyr-sur-Mer (Var). Pour cet homicide, l'ancienne étudiante en médecine a bénéficié d'un non-lieu, les experts psychiatriques ayant conclu à son irresponsabilité. Plutôt que de la voir recouvrer la liberté, le préfet des Bouches-du-Rhône a aussitôt décidé de l'interner, quitte à ne pas respecter la loi. Sa décision a donc été annulée.
Dangerosité. Dès qu'il a eu connaissance de ce jugement, l'avocat de Joëlle D., Me Roland Darnoux (barreau de Valence), a écrit, le 14 janvier, au préfet du Vaucluse, département où elle est internée : «L'internement de Mle Joëlle D. ne reposant sur aucun fondement, vous voudrez me préciser par retour de courrier les modalités relatives à sa sortie immédiate.» Il attend la réponse. Et espère que cette première victoire, sur la forme, sera suivie d'une deuxième, sur le fond. Le 6 janvier, dans une autre procédure, devant la juridiction civile, l'avocat a réclamé la mainlevée de l'hospitalisation d'office. La cour d'appel