Lyon, de notre correspondant.
Au conseil, on l'appelle Jésus, pour ses longs cheveux blonds et son visage maigre. Bernard Augier, président CGT du conseil des prud'hommes de Lyon, est une figure locale. Jeudi 10 janvier, il a été réélu par ses pairs pour la 15e fois (1). Mais ce nouveau mandat commence mal. «Jésus» fait l'objet d'une plainte au parquet et d'une procédure disciplinaire aux prud'hommes. Un rapport a été remis la semaine dernière au procureur, qui transmet à la chancellerie. Bernard Augier y est accusé de «pressions», de «délit d'entrave», de «corruption» et de «financement occulte de syndicat». Quelques conseillers affirment en outre qu'il occupe un emploi fictif. Les attaques sont rudes, et elles ne viennent pas du collège des employeurs mais de camarades CGT, écoeurés des règlements de comptes qui se multiplient depuis le licenciement abusif d'une secrétaire CGT.
Arrêt maladie. Elisabeth Champ travaillait à la bourse du travail, pour une association réunissant CGT, FSU et CFDT. Cet été, la présidente CGT de l'association a décidé de la licencier. La secrétaire venait de prendre ses congés à la suite d'un arrêt maladie ; après en avoir demandé par écrit la permission à son employeur, qui ne s'était pas prononcé. L'employée et l'association se sont retrouvées au conseil des prud'hommes, devant une section de référé présidée par Bernard Perret, conseiller CGT. L'homme se définit comme «un militant, mais aussi un juge impartial au conseil des prud'hommes». Dans ce