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Libération

La loi bioéthique explore le droit des morts

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Les députés se sont penchés sur les tests génétiques post mortem et les inséminations après le décès du père.
publié le 19 janvier 2002 à 21h44

C'est un peu plus rapidement que prévu, dans la nuit de jeudi à vendredi, que les députés ont achevé la discussion sur la révision des lois sur la bioéthique; le vote solennel devant intervenir mardi prochain. Dans ce texte, l'élément phare réside dans la possibilité désormais ouverte d'entreprendre des recherches sur l'embryon. Néanmoins, sur certains points parfois symboliques, les députés de la majorité comme de l'opposition ont apporté des modifications substantielles.

Affaire Montand. C'est le cas sur l'usage des tests génétiques après la mort d'une personne. Cette question délicate est directement liée à l'affaire Montand. En novembre 1997, on avait déterré le cadavre de l'acteur pour lui faire subir un prélèvement ADN afin de déterminer s'il pouvait être le père biologique d'une jeune fille, Aurore Drossard. Pour éviter que pareille affaire ne resurgisse, le gouvernement a proposé dans le projet de loi que «si de son vivant, la personne a expressément manifesté son opposition à une telle identification, celle-ci reste impossible après le décès de l'intéressé».

«Je suis très choqué par la rédaction de ce texte, a réagi Jean- François Mattéi (DL, Bouches- du-Rhône). Supposons qu'un homme meure sans avoir jamais été confronté à une demande de filiation, et qu'après sa mort un enfant naturel présumé formule une telle demande. Le défunt, n'ayant pu être interrogé de son vivant, ne s'y est évidemment pas opposé: il sera donc exhumé. Que devient le respect des morts?» Le déput