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Libération

Procédure viciée, dealers libérés

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A Marseille, la décision d'un juge d'instruction provoque la colère des policiers.
publié le 19 janvier 2002 à 21h44

Marseille

de notre correspondant

Certains policiers marseillais crient au scandale: une juge d'instruction d'Aix-en-Provence a remis en liberté, courant décembre, trois personnes poursuivies pour un gros trafic de stupéfiants, quelques semaines après leur arrestation par la brigade des stupéfiants du SRPJ de Marseille. «Nous ne voulons pas jeter le discrédit sur ce magistrat, j'ignore ses motivations, mais nous nous interrogeons sur l'intérêt qu'il y a à laisser en liberté ces individus qui empoisonnent notre jeunesse», affirme Richard Rodriguez, du Snop (Syndicat national des officiers de police).

Le parquet semble du même avis. Expliquant que ces libérations «n'ont rien à voir avec la loi sur la présomption d'innocence» mais ressortent de «l'appréciation d'un juge», le procureur d'Aix-en-Provence, Olivier Rothé, a fait appel, en raison des «faits très graves, des garanties de représentation nulles et des charges lourdes» contre les intéressés.

Présentés à l'époque de leur arrestation, en octobre, comme des «petits caïds des cités» de la région marseillaise, ils sont accusés d'avoir importé d'Espagne plusieurs tonnes de cannabis, à l'aide notamment de voitures volées. Les policiers se réjouissaient d'avoir fait tomber, notamment à l'aide d'écoutes téléphoniques, ce qu'ils présentent comme «un réseau régulier d'importation», et ce, même s'ils n'ont saisi que quelques dizaines de kilos de cannabis. Une saisie ultérieure de 700 kilos n'a pu être imputée au même réseau et fait l'ob