C'est officiel depuis hier: l'Education nationale envisage d'entendre les revendications des professeurs de Segpa (1), en grève tournante dans toute la France. Christian Forestier, le directeur de cabinet de Jack Lang, l'a écrit aux syndicats (2): «Je pourrais être en mesure d'envisager une baisse des horaires des actuels professeurs d'enseignement général de Segpa, cela dès la rentrée 2002.»
Signal. Pour ce simple signal de reconnaissance qui ne comporte ni engagement ni échéancier, les 9 000 enseignants concernés auront attendu un an et demi. Ils sont pour la plupart instituteurs spécialisés. Ils délivrent les cours des matières générales à raison, actuellement, de vingt-trois heures par semaine. Ce sont les seuls dans les collèges: les certifiés et les professeurs de lycée professionnel qui interviennent auprès des élèves de Segpa font dix-huit heures. C'est ce que demandent leurs collègues (Libération des 12 décembre 2001 et 15 janvier 2002).
Mais à l'Education nationale, le salaire ou la charge d'enseignement ne dépendent pas de la difficulté du travail ou de l'énergie consacrée aux élèves en grande difficulté. Tout est affaire de statut, et donc, du type de concours que l'on a passé pour devenir enseignant. Des enseignants qui relèvent statutairement du premier degré ne peuvent pas enseigner moins que leurs collègues de primaires. «Il ne faut pas minimiser un risque de contagion», estime une note interne du ministère, qui semble redouter que les professeurs des écoles, l