Au tour du Luxembourg. Après Monaco, la Suisse, le Liechtenstein et le Royaume-Uni, les députés PS Vincent Peillon et Arnaud Montebourg, président et rapporteur d'une mission parlementaire d'information sur la lutte contre le blanchiment, dénoncent, dans un rapport rendu public hier, les lacunes du grand-duché, «dont l'économie financière, prospère, s'est construite sur les garanties offertes à l'opacité». Selon les parlementaires, le Luxembourg offre les avantages classiques des grandes places financières : absence ou faiblesse de fiscalité, tolérance de formes juridiques assurant l'anonymat aux propriétaires d'une société, secret bancaire et coopération judiciaire et policière insuffisante avec les pays étrangers. L'ensemble permettant d'édifier le triptyque «paradis fiscal, paradis bancaire et financier, enfin paradis judiciaire», d'après Montebourg, qui rapproche le fonctionnement du Luxembourg de celui de Chypre ou de Gibraltar, comparaison peu flatteuse. Au total, 12 000 holdings sont basés au Luxembourg, dont de nombreuses «coquilles vides, qui peuvent être contrôlées environ une fois tous les soixante ans».
Comme le veut un scénario qui se reproduit après chaque rapport, les autorités luxembourgeoises ont réagi dès hier après-midi en expliquant qu'elles «ne sauraient admettre d'être qualifiées comme un Etat animé par la volonté délibérée de ne pas s'associer pleinement à la lutte contre la criminalité financière». Fait notable, pour la première fois le ministère franç