La ministre de la Justice, Marylise Lebranchu, ne cesse de le répéter: «La législation française ne prend pas assez en compte le problème de la traite des êtres humains.» Depuis la publication, le 13 décembre dernier, d'un rapport parlementaire baptisé l'Esclavage en France, les questions d'exploitation domestique, de proxénétisme et d'exploitation par le travail ont fait l'objet de plusieurs réunions parlementaires et interministérielles. D'avril à décembre 2001, des prostituées de l'Est et des victimes d'esclavage domestique avaient confié leur calvaire aux députés de la Mission d'information sur les formes nouvelles de l'esclavage en France, tandis que policiers et magistrats confiaient leur «manque de moyens».
Conséquence de ces auditions, une proposition de loi visant à renforcer la «lutte contre les différentes formes de l'esclavage» est débattue ce matin à l'Assemblée, sans espoir toutefois d'aboutir avant la fin de cette législature. «On ne peut plus parler d'insécurité en évoquant seulement les voitures brûlées et les vols de portables», explique Christine Lazerges, députée PS, présidente de la mission d'information et rapporteure de la proposition de loi. «Les réseaux et le trafic d'êtres humains sont une forme bien plus grave de cette insécurité.» Le texte prévoit l'inscription du délit de traite au Code pénal.
Il jette également les bases d'un système inspiré du modèle belge. En Belgique, une prostituée d'origine étrangère bénéficie d'un accueil dans un centre sécu