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Libération
Interview

«Le canton, une histoire ancienne»

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publié le 28 janvier 2002 à 21h49

Jean-Louis Guigou est délégué à l'aménagement du territoire et à l'action régionale (Datar). Il commente les enseignements du sondage Sofres, qui ouvrira aujourd'hui les entretiens internationaux de l'aménagement du territoire.

Deux ans après le vote des lois Voynet-Chevènement le développement de l'intercommunalité a dépassé toutes les espérances...

La loi est venue accompagner, enrichir, un mouvement de fond qui a émergé progressivement de la société au cours des trente dernières années. L'esprit de 1968 (plus d'autonomie, plus de responsabilité) a atteint les territoires. Et puis, il y a le vécu des gens: en l'espace de trente ans, la distance moyenne parcourue par les individus est passée de 5 km par jour à 30 km. Ce qui montre bien que les gens ne sont plus figés sur le seul territoire de leur commune de résidence. Ils travaillent souvent ailleurs. Ils bougent pour se cultiver, pour leur loisirs... Tout cela a forgé une volonté d'autonomie et du vivre ensemble. Les lois Voynet-Chevènement sont venues légitimer des pratiques latentes.

Assiste-t-on à un vaste mouvement de recomposition du territoire?

Oui, c'est incontestable. En France, nous avons 36 000 communes. Et, au rythme actuel, nous devrions arriver bientôt à la création de 3 600 structures intercommunales. Déjà 14 communautés urbaines ont été créées sur les 15 possibles dans les zones urbaines de plus de 500 000 habitants. Pour les entités urbaines de plus de 50 000 habitants, nous en sommes à plus d'une centaine de