Une des nombreuses anecdotes de l'affaire Elf s'est achevée hier devant la 11e chambre du tribunal correctionnel de Paris, qui jugeait la romancière Françoise Sagan pour «fraude fiscale». En son absence, et après un report d'audience. Une partie de la somme dissimulée aux services fiscaux (610 000 euros sur les 839 000 contestés) lui avait été versée par André Guelfi, un des célèbres intermédiaires de l'affaire Elf, en contrepartie de l'intervention, en 1992, de Françoise Sagan auprès de François Mitterrand.
A l'époque, André Guelfi négociait l'entrée de la compagnie pétrolière en Ouzbékistan. Une partie a priori difficile puisque ce jeune Etat n'avait alors pas les faveurs du Quai d'Orsay. La manoeuvre consistait à faire porter par Sagan à l'Elysée une lettre du président ouzbek, Islam Karimov, afin que Mitterrand encourage le Pdg d'Elf, Loïk Le Floch-Prigent, à investir en Asie centrale, en chargeant Guelfi de mener le projet. Deuxième intervention de Sagan en 1993, lorsqu'elle écrit à François Mitterrand, un ami personnel, pour qu'il reçoive à l'Elysée un proche collaborateur de Karimov en voyage à Paris. Pour ce rôle de Mata-Hari, Françoise Sagan devait toucher une part des commissions distribuée sur lors des négociations. Fort de cet entregent, André Guelfi permet la signature d'un contrat d'exploration entre Elf et l'Ouzbékistan. Lors d'un voyage avec Le Floch-Prigent à Tachkent, la capitale, le président Karimov félicite André Guelfi, présenté comme le grand artisan de