Il y a des bénéfices financiers qu'on aimerait ne pas claironner trop fort. Ceux de TotalFinaElf sont de ceux-là. En engrangeant en 2001 un bénéfice record de 7,64 milliards d'euros, en hausse de 11 % (sur un chiffre d'affaires de 105 milliards d'euros), le quatrième groupe pétrolier mondial fait mieux que résister à un environnement économique chahuté par la baisse du prix du pétrole. Thierry Desmarest, le PDG, a donc essayé hier de la jouer profil bas: «Avant de vous présenter des résultats satisfaisants, je voudrais d'abord évoquer les problèmes de sécurité industrielle.» Il s'est dit en particulier «choqué» que le quotidien toulousain La Dépêche du Midi ait publié hier une circulaire du directeur du site AZF en la présentant «comme si le site n'était pas contrôlé». «Il s'agit d'un rappel à l'ordre normal, pleinement justifié [...] pour lutter contre les risques de routine», a-t-il assuré. En plein procès de la raffinerie de La Mède, à quelques jours de la publication du rapport parlementaire sur les risques industriels, le patron de TotalFinaElf, pas très à l'aise dans l'autocritique, s'est contenté de réaffirmer que «le groupe fera pleinement face à ses responsabilités industrielles». Pour répondre aux 100 000 dossiers d'indemnisation, le pétrolier a dû provisionner 600 millions d'euros supplémentaires, le double de ce qui avait été initialement prévu. Au total, la catastrophe d'AZF aura coûté 1,8 milliard d'euros à l'entreprise, dont 850 millions seront pris en charge
Bénéfices et profil bas
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par Gilles BRESSON
publié le 31 janvier 2002 à 21h51
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