Assis en tailleur contre un mur, l'imam Benchellali répond calmement aux questions. Selon lui, si deux garçons qui fréquentaient sa mosquée à Vénissieux sont partis se battre en Afghanistan, «cela doit être une coïncidence». Et il ne savait pas que son propre fils avait fait de même. Un coup de fil de la Croix-Rouge lui aurait appris, jeudi, que son garçon, Mourad, 20 ans, se trouvait à Guantanamo, prisonnier des Américains comme Nizar Sassi, 22 ans, qui habitait une tour voisine du lieu de culte et qui se trouve, pour sa part, détenu en Afghanistan. Depuis samedi, les journalistes font le siège de la mosquée, les jeunes du quartier sont sous le choc, mais l'imam semble rester serein. Il refuse les photos mais assume sa «radicalité», et accepte de parler, assis dans la salle de prière.
Sarajevo. Le local est modeste. Deux chaises, un tapis, une moquette fatiguée sur le sol du local, situé au rez-de-chaussée de la tour où habite la famille de l'imam. Selon quelques familiers du lieu, peu de fidèles le fréquentent. «Même le vendredi, vous avez rarement plus d'une vingtaine de personnes, affirme un homme d'une trentaine d'années. Et c'est plutôt des vieux. Les seuls jeunes sont leurs fils.» Benchellali se défend d'y avoir jamais lancé un appel au jihad. Selon lui, «envoyer des jeunes Français en Afghanistan est une erreur». Kamel Sekraoui, ami des Benchellali et ancien président de l'association qui gère les locaux de la mosquée, affirme, lui: «C'est la mosquée la plus chaude de