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Libération

La location sans caution, une illusion

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La «CLU» annoncée par Marie-Noëlle Lienemann n'est qu'un vague projet.
publié le 5 février 2002 à 21h59

Fausse joie pour les locataires. Jeudi dernier, la remuante secrétaire d'Etat au Logement, Marie-Noëlle Lienemann, indiquait qu'elle souhaitait à terme la suppression pure et simple du dépôt de garantie, ces deux mois de loyer appelés plus couramment caution, que l'on verse au propriétaire lors de la signature d'un bail. La caution serait remplacée par un fonds de garantie collectif qui couvrirait les impayés de loyer ou les dégradations du logement par l'occupant. Ce dispositif, baptisé CLU (couverture logement universelle), serait le pendant de la CMU (couverture maladie universelle) dans le secteur de l'habitat.

Malheureusement pour les locataires, il ne s'agit là que d'un effet d'annonce. La mise en oeuvre d'un tel dispositif suppose un projet de loi aussi complexe que la CMU, impossible au vu des échéances électorales. Pour y parvenir, les lois Quillot-Méhaignerie sur les rapports locataires-propriétaires devraient être revues de fond en comble. Avec, au préalable, d'inévitables réunions de concertation avec tous les acteurs du secteur de l'habitat : associations de propriétaires, de locataires, organisations professionnelles d'agents immobiliers et d'administrateurs de biens. En clair, la suppression de la caution est l'affaire d'une autre législature si la majorité issue des urnes décide effectivement de s'y atteler.

Réserves. D'ailleurs, Marie-Noëlle Lienemann n'a pas caché qu'elle voulait «inscrire» ce projet «dans les programmes électoraux» et susciter un «large rass