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Libération

Douce France, cher pays de petite enfance

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Naissances et mariages au zénith, l'espérance de vie s'allonge.
publié le 6 février 2002 à 22h01

Le Premier ministre n'y est pour rien, mais la famille ne s'est jamais aussi bien portée que sous Lionel Jospin. A la veille des élections, le traditionnel bilan démographique de l'Insee brosse le portrait d'une France triomphante : le regain des naissances et des mariages se confirme, les décès sont en baisse et l'espérance de vie augmente de trois mois et demi.

774 000 bébés. Le nombre des naissances, dont la hausse s'était amorcée en 1998, avait explosé en 2000 (+ 4 %), et il se maintient pour 2001 : 774 800 bébés, comme l'année précédente, à croire que le désir est une donnée statistique, «alors même que 2001 comporte un jour de moins que 2000», note Lionel Doisneau, auteur de la synthèse. Un jour de moins, ce n'est pas rien, ça fait 2 122 naissances et des poussières. «Une telle natalité deux années consécutives n'avait plus été observée depuis vingt ans.»

La France s'installe en tête des pays les plus féconds d'Europe. L'indicateur conjoncturel passe à 1,90 enfant par femme, contre 1,88 l'année précédente, et 1,73 il y a cinq ans. Seule l'Irlande fait aussi bien, mais dans un contexte social et culturel bien différent : l'avortement y est interdit et le taux d'activité des femmes compte parmi les plus faibles des Quinze. «Les démographes ont désormais la conviction que la spécificité française tient à la conciliation entre vie professionnelle et vie de mère, plus facile qu'ailleurs, même si tout n'est pas rose. On sait désormais que l'activité professionnelle féminine fa