François Clanché, chef de division des enquêtes et études démographiques à l'Insee, revient sur la hausse de la fécondité, à mettre à l'actif des «vieilles» mères, mais aussi des très jeunes.
«Le vieillissement de l'âge de la maternité est un mouvement que l'on observe depuis vingt-cinq ans. Il s'est légèrement amplifié depuis trois ou quatre ans, la hausse de la fécondité étant d'autant plus forte que l'âge est élevé. C'est assez général, cela vaut aussi bien pour le premier que pour le dernier enfant, qui arrivent plus tard. Ce n'est donc pas la conséquence d'un étalement des naissances au cours d'une vie de femme. Ce phénomène est lié à ce qu'on appelle le retard du passage à l'âge adulte, à l'allongement des études et à l'entrée tardive sur le marché du travail.
«Une bonne part des enfants que l'on a après 35 ans peut naître dans le cadre d'une recomposition familiale, mais on observe aussi des mises en couple plus tardives. Mais si l'on prend un peu de recul, on voit que les mères étaient beaucoup plus âgées au début du siècle : aujourd'hui, il y a 15 % de naissance au-delà de 35 ans, à l'époque, il y en avait plus de 20 %. Le rajeunissement des mères est intervenu dans les deuxième et troisième quarts du XXe siècle. La «mère jeune» qui fait une mamie quinquagénaire est propre à ces générations, elle sera de plus en plus rare.
«La remontée de la fécondité des femmes de moins de 25 ans est trop récente pour que l'on en tire des conclusions. Elle est peut-être la conséquence