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Interview

OGM: le droit de ne pas savoir des scientifiques

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Faut-il faciliter les essais de plants transgéniques en plein champ? Echos de deux jours de débats au Conseil économique et social.
publié le 6 février 2002 à 22h01

C'est parti. Dans tous les sens, avec des pour, des contre, des hésitants, des récalcitrants, des passionnés. Un débat aussi éclaté que répétitif. Pendant deux jours, ce lundi et mardi au Conseil économique et social et sous la houlette du gouvernement, on a débattu des OGM et des «essais en plein champ». Le tout sous le regard vigilant de quatre sages, les présidents de l'Office parlementaire d'évaluation, du Comité d'éthique, de la Commission française du développement durable et du Conseil national de l'alimentation. Une réunion qui aura hésité, tout du long, entre le grand débat public et le rendez-vous rituel des experts. Avec, au total, quarante intervenants, six tables rondes et quelques centaines d'intervenants spectateurs. «Dans une semaine, nous comptons remettre une synthèse des propos aux ministères», ont précisé les quatre sages. «Il est regrettable que ce ne soit pas un débat public mais un débat en public», a réagi Gérald Assouline, professeur à l'université Pierre-Mendès-France de Grenoble. La balle est désormais du côté du gouvernement. Va-t-il faciliter ces essais d'OGM ou bien faire le dos rond et se réfugier dans l'attentisme à l'approche des échéances électorales ? Etat des lieux des propos divers des uns et des autres.

Pierre-Henri Gouyon

Directeur du laboratoire

CNRS «Ecologie, systématique et évolution».

En 1988, j'ai eu la bonne idée de proposer un petit sujet à la fac dans laquelle je venais d'être embauché. Il s'agissait d'étudier l'impact des OGM dans