La bataille, cruciale et très technique, se déroule aujourd'hui devant la Cour de cassation : Emile Louis continuera-t-il à bénéficier d'une partie de la prescription dans l'affaire des «disparues de l'Yonne» ? C'est ce qu'avait décidé, le 2 juillet 2001, la cour d'appel de Paris. Cet après-midi, le parquet général de la Cour de cassation soutiendra, à l'inverse, qu'aucun des faits n'est prescrit. L'enjeu, à terme ? La comparution de l'ex-chauffeur de car devant une cour d'assises.
Paradoxe renforcé. Au début de l'été dernier, Emile Louis pouvait respirer, pour la première fois depuis son arrestation en décembre 2000 : mis en examen pour «enlèvements» et «séquestrations», il voyait la chambre de l'instruction de la cour d'appel faire sauter la moitié des poursuites. Selon les juges, les «enlèvements» reprochés à Emile Louis étaient prescrits, car plus de dix ans avaient passé entre la dernière enquête, bouclée en juin 1984, et la réouverture, en 1996 par le parquet d'Auxerre, du dossier des disparues de l'Yonne. Le fait que, dans le même temps, les juges de la cour d'appel valident les «séquestrations» renforçait le paradoxe : hors d'atteinte pour de possibles assassinats, mais poursuivable pour d'illusoires séquestrations car comment imaginer qu'il retient plusieurs filles prisonnières depuis plus de vingt ans , Emile Louis avait, de toute façon, un gros souci en moins (1).
L'audience d'aujourd'hui va relancer les choses. L'avocat général Louis Di Guardia va soutenir qu'un