Un lave-vaisselle, un lave-linge, un sèche-linge et deux pare-chocs, le tout usagé, ce n'est pas le casse du siècle. Seulement voilà. Les voleurs sont des policiers. Et ils ont volé du matériel volé. Comme le disait mardi soir le procureur Paul-Louis Jacob devant la cour correctionnelle d'Evry, c'est l'histoire de «trois flics qui chouravaient du matos qui avait été piqué». Le genre d'histoire qui souvent s'étouffe dans le huis clos d'un commissariat ou pousse le bouchon de la réprimande jusqu'à la sanction administrative.
Seulement voilà. Le chef des voleurs, le brigadier Jean-Luc Cordier, n'en était pas à sa première frasque dans l'exercice de ses fonctions. En 1996, il avait écopé de dix-huit mois dont huit ferme (le temps de sa préventive) pour avoir, avec un collègue, ivre et encagoulé, fait un carton au fusil à pompe sur tout ce qui bougeait dans la cité des Merisiers à Trappes où il était en poste, particulièrement sur des Maghrébins qui passaient par là dans une bagnole pas volée. Les balles avaient atteint le véhicule, pas les passagers. Les deux compères avaient été interpellés une heure après, les jeunes ayant aussitôt fait le siège du commissariat situé au milieu de la cité.
«Acte de bravoure». Peu avant ce festival, Cordier, qui n'était alors que sous-brigadier, avait été «félicité» parce qu'«il s'investissait dans sa mission». On n'allait pas rayer des cadres de la police un tel élément. Après la sanction de justice inscrite au casier judiciaire, celle de son adm