Onze ans se sont écoulés entre la mort d'Aïssa Ihich, en 1991, d'une crise d'asthme au commissariat de Mantes-la-Jolie (Yvelines), et la condamnation en appel, hier après-midi, de deux policiers pour les «violences aggravées» qu'ils avaient infligées au jeune homme. «Onze ans de procédure et de bagarre incessante pour que la famille Ihich obtienne justice», a réagi Henri Leclerc. L'avocat des parents d'Aïssa, à leurs côtés depuis le début de l'affaire, s'est félicité de la décision de la cour «qui a été dure à arracher», tout en dénonçant cette «durée inconcevable», qui «montre bien les réticences qu'a le pays à con damner les policiers». La cour d'appel de Versailles a donc confirmé la condamnation de Jean Battistutta, 54 ans, et d'Eric Mathelin, 39 ans, reconnus coupables d'avoir roué de coups le jeune Ihich lors de son interpellation pour jet de pierres sur la police, quelques heures avant son décès en garde à vue dans les locaux du commissariat de Mantes. La cour, présidée par Marc Riolacci, a ramené à huit mois la peine de dix mois de prison avec sursis infligée aux fonctionnaires par le tribunal correctionnel de Versailles. Ce rabais de quelques semaines n'a l'air de rien, mais, selon l'avocat des prévenus Olivier Combe, il a été calculé à dessein par les magistrats: «La loi de 1995 autorise l'amnistie des condamnations pénales inférieures à neuf mois. Ce qui fait qu'il n'y a pas de peine, et donc, il n'y a pas de sanction sur le plan professionnel, ni d'inscription su
Mort d'Aïssa Ihich: peines au rabais en appel
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publié le 7 février 2002 à 22h03
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