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Libération

Ces jeunes entreprises qui ont droit de cité

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Quarante «talents» des quartiers difficiles ont été récompensés par le ministre de la Ville, Claude Bartolone.
publié le 8 février 2002 à 22h06

«On fait des hamburgers hallal, ça cartonne grave». Mercredi, dans les salons du Cirque d'hiver à Paris, Taoufik Slimani, qui tient à Mulhouse le fast-food Kool ­ dont le slogan est: «Manger hallal, c'est kool» ­, s'entretient avec le ministre de la Ville, Claude Bartolone. Il ne sert que du «fait maison». Pour lui, les affaires marchent. Taoufik est l'un des quarante «talents» des quartiers difficiles, sélectionnés par le ministère pour sa réussite dans les domaines économiques, associatifs ou culturels. Début mars il recevra, avec les autres, un chèque de 5 000 euros pour développer sa petite entreprise. En échange de la bourse, il devra transmettre son expérience à d'autres. Et, espère le ministère, cette initiative créera un réseau où s'échangeront les bons tuyaux.

«Récupération positive». Remplacer des pare-brise, diffuser des machines à détecter les faux billets, dessiner des collections ou vendre des chaussures, les talents viennent des quartiers populaires et ils se sont battus pour en arriver là. Mais ils ne sont pas dupes. Ainsi, ceux de Mantes-la-Jolie (Yvelines) ont interrogé le ministre sur l'opportunité d'une telle dépense en période électorale. «Il nous a dit que c'était de la récupération positive», rigole Aziz. «Nous, on en a besoin: pour nous, c'est des subventions. Eux aussi: on est des électeurs potentiels, explique Michael, talent de Seine-Saint-Denis. Ils voudront un retour sur investissement. Ils ne lâcheront pas le morceau comme ça, je l'espère.» Le mê