Il y eut l'appel des magistrats de Genève, en 1996. Il y aura désormais la déclaration de Paris. Ce matin, quelques dizaines de parlementaires de pays européens, réunis depuis hier à l'Assemblée nationale, signeront un texte regroupant vingt propositions pour lutter contre le blanchiment d'argent. Cette Conférence des parlements de l'Union européenne contre le blanchiment est le point d'orgue des travaux de la mission parlementaire d'information sur la délinquance financière lancée, il y a trois ans, par les députés français Vincent Peillon et Arnaud Montebourg. Leur travail semble avoir convaincu en haut lieu puisque même Raymond Forni, le président de l'Assemblée nationale, naguère critique sur certains rapports virulents signés par les deux députés socialistes, a qualifié cette initiative de «révolutionnaire». Lionel Jospin saluera également la naissance de cette première Conférence des parlements en ouvrant la séance ce matin.
Message fort. Même si elle reste à certains égards symbolique, puisque les parlementaires présents issus de quatorze Etats devront persuader leurs confrères de transposer ces propositions dans les législations de chaque pays, cette déclaration de Paris veut délivrer un message fort à l'égard des opinions et des praticiens (magistrats, policiers...) en charge de la lutte contre la criminalité d'origine financière. Hier, Jean de Maillard, magistrat français spécialiste de ces questions, s'est félicité de la conférence, «car, depuis l'appel de Genè