Avant même que les politiques aient fini de trancher la question, pour beaucoup de professionnels la messe était dite. Ils avaient d'ores et déjà arrêté leur activité d'échographie foetale, et disent aujourd'hui que même une loi «favorable», c'est-à-dire «qui les mettrait à l'abri d'un arrêt Perruche», ne les fera pas reprendre. Et cette désertion, tant chez les gynécologues obstétriciens que chez les radiologues ou échographistes exclusifs, commence ici et là à poser de réels problèmes pratiques.
Au Mans, Maryline, 27 ans, a eu de grandes difficultés à trouver quelqu'un pour son échographie du deuxième trimestre. «Quand j'ai eu ma première écho, dans un cabinet privé, le médecin m'a prévenue d'emblée qu'il ne me ferait pas la suivante, raconte cette jeune femme qui attend son premier enfant. Sur le moment, je n'ai pas posé de questions car je pensais aller à l'hôpital. Mais là, on m'a dit qu'on ne prenait pas les femmes qui venaient d'un cabinet de ville, alors j'ai commencé à paniquer. Finalement, la secrétaire m'a donné une adresse où on en fait encore et ils m'ont acceptée.» Elle commente: «Je comprends le problème des médecins, mais, vu de l'autre côté de la barrière, c'est dur.» Même galère pour Céline, Parisienne de 30 ans. Pendant trois semaines, le cabinet qui devait faire son examen du troisième trimestre l'a fait mariner, en lui disant de rappeler la semaine suivante. «J'étais en train de craquer quand j'ai eu les coordonnées d'un autre cabinet. Après m'avoir annon